région des beni maad
Les Beni Maad, les Ouled Nabot et les Beni Segoual forment ensemble un système de montagnes qui se rapproche assez du fer à cheval et dont les deux extrémités aboutissent à la mer en formant la vallée de l’Oued Mansouriah connue par les indigènes sous le nom de Ziama. C’est à l’entrée de cette baie que le Dey d’Alger avait fait établir un chantier pour mettre en dépôt le chêne zan et le chêne blanc coupé par les kabyles et qui était transporté par mer à Alger. Le gouvernement Turc s’était réservé le monopole de ce commerce et avait nommé un chef chargé de diriger tout ce service appelé par les habitants Kaïd –el-Karasta. Le dernier était bou Serk’ar. Il est mort et a laissé un fils aujourd’hui chez les Beni Mimoun. Les kabyles transportaient les madriers jusqu’au chantier, au moyen de cordes convenablement disposées ils les trainaient à terre ; quand ils les avaient livrés ils en touchaient immédiatement le montant. Les Beni Four’al transportaient les leurs, soit à la baie de Ziama, soit à celle de Blida* en face de l’île Cavallo située à trois lieues de Djidjelli. Les habitants de cette ville allaient là pour acheter les bois nécessaires à la construction de leurs sandales**.
Le gouvernement Turc avait accordé à ces tribus la jouissance de plusieurs Azels***, moyennant un impôt annuel qu’ils payaient au Bey de Constantine. Les Beni Four’al avaient xxx d’une contenance de 3000 hectares, les Beni Segoual, les Ouled Nabot et les Beni Maad se partageaient les Azels Ouled Sidi Ali, Ouled Bou H’arrat, l’hammam de hemcha, l’Oued-el-cheb, les Beni Foud’a représentant une superficie de 1500 hectares cultivables.
Depuis la prise de Constantine, époque à laquelle Bou Akkas fit sa soumission, il s’empara par les armes, de tous ces azels, à l’exception de l’oued el-dehel loué par Ben Bah’med le Kahlifa et les Beni Foud’a par le Kaïd de Sétif. Ces tribus firent dans l’année plusieurs démarches soit à Constantine, soit à Alger et Djidjelli, auprès de l’autorité supérieure pour traiter de leur soumision, mais comme toujours ils ont mis pour condition première, la restitution de ces azels. Elles sont restées sans effet, attendu qu’on avait intérêt à ménager le grand dignitaire du Ferdjiouah. Bou Akkas, pour punir les Beni Fough’al de leurs démonstrations pacifiques, fit un exemple dans la personne du Cheikh Ahmed Ben Khaled qui fut assasiné par ses ordres à son retour de Constantine dans les Ouled Aïdoun.
Néanmoins, comme l’exploitation de ces forêts offrira un grand débouché au commerce, car le chêne zan est un bois excellent pour la construction des navires, et de tous les ouvrages exposés aux intempéries de l’air, on devra s’occuper sérieusement de cette question quand les relations pacifiques avec les kabyles le permettront.
(Ect.du site Benifoughal.com)
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